QUI SUIS-JE ?

C’était un autre temps, dans un autre monde…
Tout commença avec un vieux PC sous Windows 98…
Où ? Au CIO d’un lycée français à l’étranger.

En 2008, donc, une stupide IA a créé un camembert qui prétendait synthétiser les pourcentages d’affinité de ma sorcière bien-aimée avec différents corps de métiers…suite à ses réponses à un QCM  d’une centaine de questions. Voici ce qu’il en ressortit, dans l’ordre croissant :
Guide touristique 65% d’affinité
Prof de sport 78% d’affinité
Agricultrice 95% d’affinité…
On ne saurait imaginer l’abyssal éclat de rire que cette insondable prophétie déclencha.
Et pourtant ! 20 ans plus tard… elle plantait des radis, n’attendait ni la gloire, ni le pouvoir…juste la pluie…ce cadeau des cieux.

C’est une lettre à elle-même, une page de son journal intime que je vous dévoile, à vous, chers lectrices/lecteurs :
ㄍAlors qui suis-je? Où vais-je ? Dans quelle étagère ? (état- j’erre- bien sûr )
Je suis une urbaine repentie, un de ces “animaux dénaturés” qui ne se pose plus la question de savoir pourquoi il est sur Terre, car il a enfin compris qu’il fait partie d’Elle.
Ni ange, ni bête, juste un peu sorcière… suffisamment pour préserver un espace de liberté .
Ne me demandez pas comment vont les amours… ils courent toujours.
Ne me demandez pas : « alors, c’est pour quand le bébé ? L’horloge biologique tu sais…tikTok … ». A-t-on jamais vu une sorcière en faire ? Je suis au monde pour vivre cette magie qui me comble tous les matins du monde. Pour apprendre de ce génie absolu qu’est le vivant. 》

Mais qui est Karabah ?
Karabah est ce personnage sorti du film de Michel Ocelot. Cette figure sublime de la renaissance. Car oui, il y a bien eu mort au préalable.
Elle est une millenials, née avec internet. Avec le monde à portée de clics. Plus besoin d’apprendre :Wikipédia retient pour vous ! Plus besoin de ressentir : le divertissement vous procure les émotions. Plus besoin de vivre, il y a la vie par procuration, via la télé réalité et maintenant via les influenceurs qui nous disent comment être heureux : posséder pour créer l’envie chez les autres.

Son projet ?
Remettre de l’humain là où il a déserté…

Non, la Nature ne veut pas notre perte. Oui, nous avons tout fait pour la mater, la contrôler, la réduire à son degré zéro… : une nourricière inféconde, malade.
Pourtant l’être-humain est l’espèce génétiquement programmée pour créer de la beauté, de la diversité et n’a pas son pareil pour métamorphoser le paysage.
Le projet de Karabah remet l’humain au cœur d’un façonnage du paysage, tout en le conduisant finalement à se décentrer pour laisser faire la magie du paysage créé. 

L’Être-Humain crée le paysage en assemblant les différents éléments essentiels à sa composition, grâce à son apprentissage, sa compréhension, sa capacité à synthétiser et à son action sur ce dit milieu. Puis il lui faut s’extraire de ce système biologique, afin de laisser l’écosystème prendre le relais.  De cette démarche naît l’ ㄍAnthropophusis 》.

L’erreur actuelle est de composer des milieux où l’Être-Humain contrôle tous les paramètres de ce milieu. Ce qui rend ce dernier totalement dépendant de l’action humaine car pas assez complexe ni diversifié pour accéder à sa propre autonomie. C’est ce qui nous a donné l’anthropocène (qui est une proposition d’époque géologique qui aurait débuté quand l’influence de l’être humain sur la géologie et les écosystèmes est devenue significative à l’échelle de l’histoire de la Terre).
Chez Karabah nous façonnons le milieu pour l’ adapter aux besoins humains, mais nous laissons le vivant reprendre les rennes. Comment faisons-nous ?